• Cependant c'est la veille

                                            Se souvenir comme dit le dico  :

    Revenir à la mémoire, à l'esprit ici c'est bien du mental qu'on parle n'est-ce pas  ?

    Alors  je m'en sers dès maintenant, à tout instant  et tous les jours pour reconnaître mon Identité véritable : une Ame dans un corps , et avec Foi et confiance en elle, je la laisse me guider .

     

    Aujourd'hui c'est la veille de l'appel du 11 novembre ,mais pour moi c'est tous les jours la veille de la manifestation du Supramental ,hors séparation,tant que çà n'est pas réalisé et le moment de me connecter à mon libre arbitre .


    Je suis Amour Infini 

    Qui se souvient ?

    Le temps est venu de donner la priorité à notre Ame et d'oser dissoudre l'égo ...

    Je mets la clé dans le contact et j'enlève une lettre ,

    mon Ame c'est toi qui mène .

    C'est fini l'arme de l'égo .

    S'offrir à l'Amour Infini me plutôt que souffrir .

    Une saison en enfer

     Par Arthur Rimbaud Avril – août, 1873

     ADIEU

    L’automne, déjà !

    – Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, – loin des gens qui meurent sur les saisons.

     L’automne.

    Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel tache de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l’ivresse, les mille amours qui m’ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d’âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers pleins les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le cœur, étendu parmi des inconnus sans âge, sans sentiment… J’aurais pu y mourir… L’affreuse évocation ! J’exècre la misère.

    Et je redoute l’hiver parce que c’est la saison du confort !

     – Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d’or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J’ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J’ai essayé d’inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J’ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d’artiste et de conteur emportée !

    Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !

    Suis-je trompé ? la charité serait-elle sœur de la mort, pour moi ?

    Enfin, je demanderai pardon pour m’être nourri de mensonge. Et allons.

    Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ?

    Oui l’heure nouvelle est au moins très-sévère.

    Car je puis dire que la victoire m’est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s’effacent. Mes derniers regrets détalent, – des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. – Damnés, si je me vengeais !

    Il faut être absolument moderne.

    Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n’ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !… Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.

    Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.

    Que parlais-je de main amie ! Un bel avantage, c’est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, – j’ai vu l’enfer des femmes là-bas ; – et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.

     


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