• L'hôpital lieu de Vie ou de Mort ?

    Hippocrate

    Hippocrate

    L’article ci-dessous publié par une revue médicale en ligne, revue qui manifestement, n’hésite pas à mettre le doigt là ou ça fait mal. Dans le jargon médical dont j’espère vous apprécierez l’humour, quand le praticien touche du bout du doigt un zone douloureuse liée à un traumatisme on la désigne sous le nom de « douleur exquise »…..

    On apprend qu’en étudiant 30 000 dossiers de malades hospitalisés en cardiologie, pour infarctus, insuffisance cardiaque, ou arrêt cardiaque, une équipe de chercheurs des Etats Unis, s’est aperçu que la mortalité dans ce groupe de malades était significativement moindre durant la période de congrès de cardiologie auxquels les spécialistes se rendaient et étaient donc absent de leur service. Moins de morts dans les services de cardiologie quand les cardiologues sont absents !

    Une étude a été publiée, il y a plusieurs années durant une grève des médecins et avait conclu à un phénomène identique. La possibilité de faire ce type d’analyse est ouverte avec la récente grève des médecins en France.

    Il est clair que ce genre de situation, souligne dramatiquement combien fonctionement des hôpitaux, la formation des médecins, les conceptions médicales dominantes, j’ajouterais le mépris  stupide pour les médecines dites différentes, affiché par une grande partie du corps médical et des autorités, doivent être interrogé  pour ce type de catastrophe ne se reproduise pas.

    À propos des médecines dites différentes, il serait extrêmement simple de mettre en place des études permettant d ‘évaluer leur impact. Des tentatives pour réaliser ce genre de travail ont été faite au plus haut niveau de l’Etat, en France et ont subit des attaques aussi stupides qu’ignobles de la part  de lobbys qu’il convient de désigner clairement. Je vais rédiger des articles sur cette question qui nous concerne tous.

    Docteur jacques Lacaze

    ***

    Le résultat de cette étude interpelle. Publiée dans la revue « The archives of Internal Medecine », elle démontre que les patients hospitalisés pour un problème cardiaque sont plus nombreux à survivre  lorsque les cardiologues sont partis en congrès et donc absents.

    Fréquemment les médecins se rendent dans des congrès professionnels pour approfondir et mettre à jour leur savoir médical. Ces absences qui peuvent être nombreuses et multiples au sein d’un service hospitalier, pourraient avoir des conséquences du fait de la charge de travail abandonnée à quelques malchanceux contraints de s’occuper de tout le service en l’absence des autres médecins. On pouvait donc imaginer que ces absences auraient une répercussion négative sur le bien être des patients hospitalisés. Ce n’est en fait pas si simple.

    Des scientifiques de la Harvard Medical School (Boston, Massachusetts) ont mené une étude rétrospective afin de déterminer quelles étaient les conséquences de l’absence des médecins. Ils ont repris les 30 000 derniers dossiers des patients hospitalisés pour infarctus, insuffisance cardiaque, ou arrêt cardiaque alors qu’aux mêmes dates avaient lieu un congrès important de cardiologie, et comparé la survie de ces patients avec celle de 79 000 patients hospitalisés pour les mêmes causes mais en dehors des dates de congrès de cardiologie (3 semaines avant ou après les congrès).

    En dehors des dates de congrès, 24,8% des insuffisants cardiaques et 69,4% des arrêts cardiaques décédaient dans les 30 jours qui suivaient l’hospitalisation. En revanche, au cours des dates de congrès donc en l’absence des cardiologues, «seulement» 17.5% des insuffisants cardiaques et 59.1% des arrêt cardiaques décédaient dans les 30 jours suivant l’hospitalisation, un chiffre certes considérables mais significativement inférieurs (P < .001) : donc, lorsque les cardiologues sont en congrès, les patients meurent bien moins que lorsqu’ils sont présents et pratiquent les gestes qu’ils croient être les meilleurs.  Par exemples, les interventions coronaires percutanées consistants à ouvrir les artères obstruées avec des stents sont bien moins pratiquées quand les cardiologues sont en congrès (PCI : 20.8% vs 28.2%, P=0.02) sans aucune conséquences pour les malades pour qui il n’y a aucune différence au final en terme de survie.

    Si il existe une différence notable pour la survie des patients en fonction de la présence ou de l’absence des cardiologues, aucun résultat similaire n’était retrouvé pour les oncologues, les gastro-entérologues ou les orthopédistes (survie après traitement pour fracture de hanche).

    Comment expliquer cet effet délétère des médecins sur la survie des patients? Les auteurs de l’étude évoquent les pratiques invasives agressives pas toujours nécessaires et qui souvent n’apportent pas d’augmentation de la survie. En les multipliant, l’effet inverse devient significatif.

     

    Source - Mortality and Treatment Patterns Among Patients Hospitalized With Acute Cardiovascular Conditions During Dates of National Cardiology Meetings Anupam B. Jena, Vinay Prasad, Dana P. Goldman, John Romley - JAMA Intern Med. Published online December 22, 2014

    http://www.jacques-lacaze.com/article-l-hopital-lieu-de-vie-ou-de-mort-125317129.html

     


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